Dans un environnement de travail en constante évolution, les entreprises sont confrontées à des défis croissants en matière de bien-être et de sécurité des salariés. Parmi ces enjeux, les risques psychosociaux (RPS) occupent une place centrale, touchant toutes les strates de l'organisation.
Souvent invisibles, ces violences au travail tels que le stress, le harcèlement , la surcharge de travail et les conflits interpersonnels, ont un impact sérieux sur la santé des employés et la performance globale de l'entreprise.
Comprendre les violences au travail : les risques psychosociaux
Les violences au travail englobent un ensemble de risques liés à l’organisation du travail, aux relations interpersonnelles et aux conditions de travail, qu'elles soient internes (collaborateurs, hiérarchies….) ou externes (fournisseurs, clients….), elles peuvent générer un mal-être au travail et nuire à la santé physique et mentale des salariés. Les principales manifestations des RPS incluent :
Le stress lié au travail : souvent lié à une surcharge de travail ou à un manque de reconnaissance, il peut entraîner des troubles physiques et psychologiques. Vais-je y arriver ?
Le harcèlement moral : des agissements répétés visant à dégrader les conditions de travail d’une personne, pouvant porter atteinte à sa dignité, altérer sa santé physique ou mentale, ou compromettre son avenir professionnel. Articles L1132-1 à L1132-4 : les 23 motifs discriminatoires prohibés (brimades, humiliations, agressions verbales…).
Le harcèlement sexuel et les agissements sexistes : tout comportement à connotation sexuelle non désiré, verbal, non verbal ou physique, qui porte atteinte à la dignité d'une personne ou crée un environnement intimidant, hostile ou offensant. Egalement les propos ou comportements fondés sur le sexe, ayant pour objet ou effet de dénigrer, d'obtenir ou de stéréotyper une personne, contribuant à un climat d'inégalité au travail.
Le syndrome d’épuisement professionnel (S.E.P) : un épuisement émotionnel est lié à une pression excessive et répétée au travail, aboutissant souvent à une désengagement total.
La violence au travail : elle porte atteinte au bien-être et à la sécurité des salariés, que ce soit interne (entre collègues) ou externe (clients ou partenaires).
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Une réalité inquiétante
Malgré l’obligation d’agir depuis le 17 janvier 2002, les violences au travail (RPS) ont pris une ampleur considérable dans nos entreprises. Selon l’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), le stress lié au travail touche près d’un salarié sur trois en Europe.
En France, l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) estime que 20 % à 25 % des arrêts de travail sont directement liés à des situations de stress ou de harcèlement au travail. Outre leur impact sur la santé des salariés, les RPS sont également source de désorganisation interne (augmentation de l’absentéisme, des arrêts maladie, turn-over, perte de productivité, perte de motivation) et coûtent cher aux entreprises en termes de gestion des ressources humaines et de performance.
Selon l’INRS, 1€ investit sur la gestion des RPS permettrait d’économiser 13€.
Il est donc essentiel pour les employeurs de prendre la mesure de ce phénomène et de mettre en place des actions préventives adaptées.
L'importance de la prévention des RPS dans l'entreprise
La gestion des violences au travail ne peut être ignorée. Elle doit être intégrée dans le document unique, comme le prévoit la législation. Il est essentiel que les RPS soient également pris en compte de manière proactive dans les politiques RH et dans la culture de l’entreprise. La prévention des violences au travail (RPS) est avant tout une responsabilité légale, mais c’est aussi un levier pour améliorer la qualité de vie au travail et renforcer la performance de l’entreprise.
Conformément aux articles L.4121-1 et suivants du Code du Travail, l’employeur est tenu d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés, en identifiant et en évaluant les risques auxquels ils sont exposés. Cela inclut les violences au travail (RPS). Toutefois, au-delà des obligations légales, intégrer une démarche de prévention des RPS permet à l’entreprise de créer un environnement de travail sain, où les salariés se sentent bien, écoutés, soutenus et protégés.
La formation, clé de voûte de la prévention
Pour agir efficacement contre les violences au travail (RPS), la formation et la sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs sont indispensables. Le développement des compétences dans ce domaine n'est pas seulement l'affaire de l'équipe des ressources humaines ou de la direction : il doit impliquer toutes les strates de l’entreprise.
Voici quelques étapes clés :
Former les managers : les managers jouent un rôle clé dans la détection des premiers signes de mal-être au sein de leurs équipes. Ils doivent être formés pour reconnaître les symptômes de stress, d’épuisement professionnel ou de harcèlement et savoir comment intervenir de manière appropriée. Leur capacité à gérer les conflits, à écouter activement et à soutenir leurs collaborateurs est essentielle dans la prévention des violences au travail (RPS).
Sensibiliser les salariés : chaque salarié doit être capable d’identifier les comportements qui peuvent constituer des violences au travail (RPS), qu’ils en soient auteurs, victimes ou témoins. La sensibilisation permet également de renforcer une culture d’entreprise basée sur le respect et la bienveillance, où chacun est responsable du bien-être collectif. En formant les salariés aux bonnes pratiques relationnelles, à la gestion du stress et aux outils de communication, l’entreprise réduit significativement les situations à risque.
Mettre en place des référents : il est obligatoire de désigner des référents ou des équipes spécialisées dans la gestion des violences au travail. Ces personnes doivent être formées pour accompagner les salariés en difficulté, recueillir les signalements, et proposer des solutions concrètes pour améliorer l’organisation du travail ou résoudre les conflits.
Proposer des solutions concrètes : au-delà de la formation, l’entreprise doit mettre en place des dispositifs d’accompagnement, tels que des cellules d’écoute, des programmes de gestion du stress, ou des séances de coaching professionnel. Ces actions permettent d’agir directement sur les causes des violences au travail (RPS) et de soutenir les salariés confrontés à des situations difficiles.
Pourquoi intégrer les violences au travail (RPS) dans le plan de développement des compétences ?
L’intégration de la prévention des violences au travail (RPS) dans le plan de développement des compétences de l’entreprise est un investissement essentiel. En effet, la formation continue des salariés sur ces enjeux permet de :
Réduire les coûts liés à l’absentéisme et au turn-over : une entreprise qui prévient les violences au travail réduit le nombre d’arrêts maladie et les départs volontaires, améliorant ainsi sa productivité.
Améliorer l’engagement et la fidélisation des collaborateurs : en se sentant soutenus et écoutés, les salariés sont plus enclins à s’investir dans leur travail et à rester au sein de l’entreprise même suite à une comparaison.
Renforcer l’image de l’entreprise : une politique active de prévention des violences au travail est un atout pour attirer de nouveaux talents, car elle témoigne de l’engagement de l’entreprise en faveur du bien-être au travail.
Conclusion
Les violences subient au travail sont un défi majeur pour les entreprises d’aujourd’hui. Face à l’ampleur de ce phénomène, il est impératif que les organisations prennent ce sujet au sérieux et intègrent la prévention des violences au travail (RPS) dans leur plan de développement des compétences. Former, sensibiliser et accompagner toutes les strates de l’entreprise sont les clés pour garantir un environnement de travail sain et performant, où chacun peut venir travailler sans craindre pour sa santé physique et mentale.